Vanityfair célèbre 7 françaises qui "ont change le monde", et la septième est Paulette Nardal.Voici le texte.
De la négritude, on connaît les pères, figures tutélaires : Léopold Sédar Senghor, le Sénégalais, Aimé Césaire, le Martiniquais, Léon-Gontran Damas, le Guyanais. Des femmes qui ont initié le concept, l'historiographie française a oublié le nom. Dans les années 70, l'auteur Philippe Grollemund, également choriste, s'entretient avec une vieille dame qui mène la chorale depuis son fauteuil. La vieille dame, c'est Paulette Nardal, la « marraine de la négritude ». Née en Martinique, elle étudie à Paris dans les années 20. Le dimanche après-midi autour d’un piano, elle reçoit dans son salon de Clamart, au 7 rue Hébert, le célèbre militant panafricaniste Marcus Garvey, le romancier jamaïcain Claude McKay, mais aussi Aimé et Suzanne Césaire, le politicien Félix Eboué et de nombreux autres étudiants, militants des droits civiques balbutiants.
Avec sa sœur Jane, elles sont les premières étudiantes noires inscrites à la Sorbonne. Paulette Nardal consacre son mémoire à Harriet Beecher Stowe et la Case de l'oncle Tom. Très vite, elle sa sœur et Dr Léo Sajous, fondent La Revue du Monde Noir, une revue bilingue français-anglais qui part en quête de « l'âme nègre » et entend réhabiliter la civilisation noire et la culture africaine. Femme de lettres, Paulette Nardal est aussi une femme d’action. Dès 1945, elle fonde le rassemblement féminin en Martinique et se mobilise pour que les femmes martiniquaises exercent leur droit de vote dès qu’elles l’acquièrent. Première étudiante noire à la Sorbonne, première journaliste noire à Paris, Paulette Nardal a pris part active à l'émergence du courant de la négritude.